A Eu (76) on veut changer de nom, histoire d'augmenter un peu le tourisme local...
Il faut vraiment n'être pas d'ici, de cette ville élégante et royale nichée aux confins de la Normandie et de la Picardie, pour s'interroger encore sur la difficulté de porter le titre de maire d'Eu, qui a offert jadis son plus fameux couplet à quelque facétieux rimailleur.
« Ça ne me gêne absolument pas ! Eu en deux lettres c'est sympathique ! », s'exclame Marie-Françoise Gaouyer, élue l'an dernier à la tête d'une commune qui joue, depuis toujours, avec ce nom qui lui est autant un handicap qu'un atout. « On doit l'assumer, ce n'est pas toujours facile. Mais nous avons appris à travailler avec, à en faire un sujet d'étonnement, de questionnement et donc de promotion », enchaîne Chantal Atamian, directrice de l'office du tourisme. « D'où notre festival de mots croisés qui rappelle que nous figurons régulièrement dans les grilles, et notre J'Eudois ».
Fans du « trou normand »
« Quand des correspondants me demandent mon adresse, je sens bien qu'ils marquent un temps d'hésitation. Ils ont l'impression que je n'ai pas fini ma phrase… Cela permet de parler de la ville », ajoute Eric Pradels, le patron de la Maison de la Presse.
Sur le marché, dont l'animation vient démentir la définition bien connue des cruciverbistes (« trou normand »), Fernande Clément ne veut pas entendre parler d'un quelconque changement de nom. C'est qu'elle l'aime, sa ville d'Eu. « Internet ou pas, j'ai toujours dit ville d'Eu et ça ne changera jamais ! », insiste Jack Lavoine, 62 ans, habitant rue de l'Europe. « Si les gens connaissent pas, on dit près du Tréport. Ou de Dieppe. Ça situe mieux », enchaîne Jean-Claude Andréoni, du Mesnil-Réaume. « Mais il n'est pas question de changer le nom à cause d'internet ».
Car c'est de là que vient le problème, soulevé par Jacques Richard, président de l'Otsi, déçu de ne voir pas figurer clairement le nom de sa ville sur certains moteurs de recherche. « Eu se trouve noyée au beau milieu de plusieurs pages de réponses », regrette-t-il. « Or, de plus en plus de personnes préparent leurs vacances grâce à l'internet. S'ils ne trouvent pas immédiatement Eu, ils peuvent décider d'aller voir ailleurs ».
Pourquoi pas Eu-le-Château ?
Pour résoudre ce problème, Jacques Richard est intervenu auprès de webmasters. Il suggère aussi d'ajouter un complément au nom de la ville. Pourquoi pas Eu-en-Normandie ou Eu-le-Château, par exemple ? Ce ne sont là que deux suggestions, et rien ne dit que la réflexion entamée dépassera ce stade. En tout état de cause, même si tout s'arrête, le sujet aura au moins atteint un but : celui de faire parler de la ville d'Eu, que le journal anglais The Independant désignait il y a quelques années comme « la ville qui n'ose pas dire son nom ».
Pour l'article entier, cliquez içi.
« Ça ne me gêne absolument pas ! Eu en deux lettres c'est sympathique ! », s'exclame Marie-Françoise Gaouyer, élue l'an dernier à la tête d'une commune qui joue, depuis toujours, avec ce nom qui lui est autant un handicap qu'un atout. « On doit l'assumer, ce n'est pas toujours facile. Mais nous avons appris à travailler avec, à en faire un sujet d'étonnement, de questionnement et donc de promotion », enchaîne Chantal Atamian, directrice de l'office du tourisme. « D'où notre festival de mots croisés qui rappelle que nous figurons régulièrement dans les grilles, et notre J'Eudois ».
Fans du « trou normand »
« Quand des correspondants me demandent mon adresse, je sens bien qu'ils marquent un temps d'hésitation. Ils ont l'impression que je n'ai pas fini ma phrase… Cela permet de parler de la ville », ajoute Eric Pradels, le patron de la Maison de la Presse.
Sur le marché, dont l'animation vient démentir la définition bien connue des cruciverbistes (« trou normand »), Fernande Clément ne veut pas entendre parler d'un quelconque changement de nom. C'est qu'elle l'aime, sa ville d'Eu. « Internet ou pas, j'ai toujours dit ville d'Eu et ça ne changera jamais ! », insiste Jack Lavoine, 62 ans, habitant rue de l'Europe. « Si les gens connaissent pas, on dit près du Tréport. Ou de Dieppe. Ça situe mieux », enchaîne Jean-Claude Andréoni, du Mesnil-Réaume. « Mais il n'est pas question de changer le nom à cause d'internet ».
Car c'est de là que vient le problème, soulevé par Jacques Richard, président de l'Otsi, déçu de ne voir pas figurer clairement le nom de sa ville sur certains moteurs de recherche. « Eu se trouve noyée au beau milieu de plusieurs pages de réponses », regrette-t-il. « Or, de plus en plus de personnes préparent leurs vacances grâce à l'internet. S'ils ne trouvent pas immédiatement Eu, ils peuvent décider d'aller voir ailleurs ».
Pourquoi pas Eu-le-Château ?
Pour résoudre ce problème, Jacques Richard est intervenu auprès de webmasters. Il suggère aussi d'ajouter un complément au nom de la ville. Pourquoi pas Eu-en-Normandie ou Eu-le-Château, par exemple ? Ce ne sont là que deux suggestions, et rien ne dit que la réflexion entamée dépassera ce stade. En tout état de cause, même si tout s'arrête, le sujet aura au moins atteint un but : celui de faire parler de la ville d'Eu, que le journal anglais The Independant désignait il y a quelques années comme « la ville qui n'ose pas dire son nom ».
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